Dans sa parution du 27/01/2023, l'hebdomadaire Jeune Afrique levait le voile sur les hommes qui piloteront la CGECI - le Patronat Ivoirien, aux côtés du nouvel homme fort de l'institution éponyme du secteur privé ivoirien.
Élu en novembre 2022, le patron des patrons vient de nommer les membres du bureau exécutif de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI). Quiconque connaît les hommes dont s'est entouré Ahmed CISSE, pourrait se faire une idée de l'angle de gestion du secteur privé que ce dernier veut adopter.
Décryptage
- Ahmed CISSE n'affichera pas d'indépendance vis-à-vis du pouvoir en place. On peut craindre une probable inféodation du patronat au pouvoir en place. Et pourtant la politisation outrancière du secteur privé n'est jamais bonne si elle n'arrive plus à jouer son rôle de force de proposition - une sorte de contre pouvoir.
- En reconduisant des pontes du précédent Conseil d'Administration, notamment Philippe EPONON et Pierre MAGNE - 'le médiateur'-, Ahmed CISSE en bon stratège, affiche sa volonté de garder une cohésion au sein du mouvement patronal. Son mode de gouvernance sera probablement inclusif préservant ainsi la sérénité nécessaire à une transition apaisée. C'est le secteur privé qui devrait en tirer les dividendes. Ne dit-on pas que l'argent (ou le business) n'aime pas le bruit !?
- L'intégration d'Éric KACOU, Directeur général d'E.S Partners et de Fodé YATTABARE Président-Directeur général de Kaera Cosmétic , une jeune pousse de l'industrie cosmétique locale, indique résolument le cap mis vers un renouvellement, à tout le moins, une redynamisation de la promotion de la culture entrepreneuriale axée sur l'innovation et la jeunesse. Avec le choix de ces personnalités, La CGECI montre qu'elle ne sera pas que l'organisation des multinationales, mais prendra bien en compte les champions nationaux, les pépites de l'économie nationale afin de raffermir le tissu de PME nationale. En espérant que cette approche viendra booster une stratégie nationale déjà en berne. Dans un élan patriotique, il faut vouloir que les clés de notre économie soient majoritairement détenues par des capitaines d'industries nationaux afin d'adresser plus efficacement les questions de la création locale de richesse et les challenges de l'emploi jeune.
- Et enfin, espérons que la désignation d'Abou-Bakar OUATTARA, patron de Goodwill Audit & Consulting, un cabinet de conseil, d'audit et d'expertise comptable, en qualité de conseiller aux affaires financières et à la TSE permettra de faire évoluer les discussions sur l'épineuse question des mécanismes de financement des PME nationales notamment par la mise en place d'un fonds de garantie, érigé par le secteur privé pour le secteur privé. Les subsides de ce fonds pourraient provenir de la TSE, véritable manne financière pour le patronat.
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