03
Dim, Nov
0 New Articles

Synthèse d'une étude sur le potentiel du marché ivoirien.

Marchés et consommation
Typography
  • Smaller Small Medium Big Bigger
  • Default Helvetica Segoe Georgia Times

Après la résolution de la crise post-électorale de 2010- 2011, la Côte d’Ivoire a vite retrouvé sa place sur le plan international avec le retour du siège de la Banque Africaine de Développement et l’installation de l’Organisation Internationale du Cacao à Abidjan.

Depuis 2012, la Côte d’Ivoire connaît un succès économique remarquable, illustré par une croissance rapide du PIB. Le gouvernement a adopté un nouveau Plan National de Développement (PND) pour la période 2016-2020 qui entend transformer la Côte d’Ivoire en une économie à revenu intermédiaire d’ici 2020 et réduire davantage le taux de pauvreté.

La Côte d'Ivoire en bref.

  • 3ème PIB d’Afrique de l’Ouest après le Ghana (2ème) et le Nigéria (1er), et s’élève à $36,4 Milliards en 2016, et devrait se situer autour de $54,2 Milliards en 2020;
  • Le taux de croissance du PIB compris entre 7% et 9% entre 2012 et 2015 et devrait se maintenir autour de 8% d’ici 2020;
  • 6ème taux de croissance le plus rapide au monde, le PIB par habitant croîtra de 30% d’ici 2020;
  • 1er producteur mondial de cacao et de noix de cajou, exportateur de pétrole doté d’une industrie manufacturière importante, la Côte d’Ivoire exerce une influence économique considérable au sein destrois organisations régionales, la CEDEAO, l’UEMOA et l’Union du fleuve Mano;
  • Un taux d’inflation de 0,7% en 2016, légèrement supérieur au taux de la région de l’UEMOA (0,3%), et estimé autour de 2% sur la période 2018 –2020;
  • Le flux des IDE est croissant et diversifié géographiquement et sectoriellement depuis l’instauration du nouveau Code des Investissements en 2012;
  • L’investissement du secteur privé est dynamique et les projets en PPP sont en expansion (58 projets seront prochainement proposés au secteur privé dans tous les secteurs de l’économie.);
  • Le marché ivoirien est d’une manière générale ouvert au commerce, avec un régime tarifaire simplifié par le régime de Taux Extérieur Commun, ainsi qu’un tarif douanier moyen de 20%, mais auquel s’ajoute des frais hors tarif douanier de près de 25%;
  • La Côte d’Ivoire se situe au 139ème rang sur 190 du classement Doing Business, les principaux éléments de complexité étant l’obtention de financement bancaire, la protection des investisseurs minoritaires et la relation avec l’administration fiscale.

Indicateurs du commerce exterieur.

  • Malgré la baisse de ses exportations de 19% entre 2014et 2016, la Côte d’Ivoire arrive à maintenir une balance commerciale excédentaire de 2.2 milliards USD en 2016 notamment en raison de la baisse significative du prix du baril de pétrole brut depuis 2014;
  • Le secteur agricole contribue à plus de 56% des recettes Ivoiriennes, les exportations sont cependant hautement dépendantes des fluctuations du cours du cacao ainsi que de la demande des pays ayant une forte industrie chocolatière;
  • La structure de l’économie est diversifiée avec une croissance supérieure à 20% pour les secteurs énergie, extraction minière et BTP entre 2015 et 2016, les secteurs d’activité du service ont enregistré une croissance moyenne de 8%;
  • La Côte d’Ivoire importe principalement des machines et matériaux liés à la construction (15.3% en raison de la politique d’industrialisation menée par l’Etat) et des produits alimentaires (en raison de la faible diversité des cultures et de l’absence d’industrie de transformation) et elle est un importateur net de services;
  • Avec plus de 17% de parts de marché, la Chine est le premier pays exportateur vers la Côte d’Ivoire, devançant ainsi la France qui fournit près de 13% des importations avec seulement 0.49% du total des importations, la Tunisie se situe à la 33ème place.

Zoom sur les clusters BTP, Agroalimentaire et Santé.

    1. Le secteur batiment et construction

Secteur dynamique, avec une croissance de plus de 20% sur 2015 et 2016. Le développement des infrastructures structurantes est au centre des futurs investissements publics, avec $49 Milliards prévus dans le Plan d’Actions Prioritaires 2017- 2020. Le secteur privé est dynamique grâce à la possibilité d’obtenir un crédit à un taux subventionné par le fonds de soutien à l’habitat de 5,5% contre 15%. Cette mesure est aussi accompagnée par des incitations fiscales. €44,6 Milliards de projets d’infrastructures prévus par le Plan National de Développement 2016-2020, la majorité des projets est réalisée en PPP.

Principales opportunités :

  • Les carreaux et dalles en céramiques vernissées : les principaux concurrents sont la Chine (50%), l’Espagne (19%) et l’Italie (14%). La Turquie couvre 2,2% du marché. La Tunisie et l’Allemagne fournissent moins de 1% des importations totales.
  • Les câbles, particulièrement les câbles isolés : En 2015, la France (25%) est le principal fournisseur de câbisolés suivi par la Chine (21%). Le Maroc se positionne en 4ème position avec 4,5% de parts de marché. La Tunisie ne couvre que 1,4% du marché, à un niveau similaire que la Turquie.
  • Les appareils sanitaires (évier, lavabos, etc.) : l’importation de produits sanitaires a doublé en 2016. Les principaux fournisseurs sont l’Inde (45%), la Chine (24%), le Maroc (5,9%), loin devant la Tunisie avec moins de 1% du marché.
  • Peu de barrières à l’entrée : Il n’y a pas de barrière en termes de normes. Le laboratoire national des travaux publics n’effectue des tests qu’à la demande du client
    et sa capacité est limitée à quelques produits (ciment, bois, acier, béton).
  • Un acteur principal libano-ivoirien domine le marché (YESHIGROUP) à travers ses enseignes BERNABE et TECHNIBAT. Ces grandes enseignes imposent des conditions difficiles (exclusivité, etc.).
  • Enjeux croissants d’assainissement et de salubrité avec l’installation de nouvelles entreprises industrielles, l’augmentation de la population (2,6% par an) et
    également la hausse de la consommation induite par la croissance économique.
    1. Le secteur agroalimentaire

la production ivoirienne s'avère  insuffisante et peu diversifiée en raison de la faiblesse de la transformation locale. 24% des dépenses moyennes des ménages destinées à l’alimentation (marché estimé entre $1,77 et $2,83 Milliards). Le secteur de la distribution en Côte d’Ivoire étant fortement concurrentiel, chaque acteur cherche à offrir la plus large gamme de choix de produit pour attirer le client.

Principales opportunités :

  • Gruaux et semoules de blé : le premier produit alimentaire d’importation de la Côte d’Ivoire que la Tunisie produit et dont la consommation ivoirienne connait une croissance. La part de marché de la Tunisie est passée de 6,9% en 2013 à 33% en 2015 et se trouve ainsi juste derrière la France (54,3% en 2015) comme fournisseur principal de gruaux et semoules de blé.
  • Pâtes alimentaires : tendance à la hausse de sa consommation avec une importation de $5,6 millions en 2016, soit le double du volume de 2015. Cependant, les entreprises tunisiennes ont vu au contraire la valeur de leurs exportations et leurs parts de marché diminuer. Ce dernier passant de 17,1% en 2014 à 8,9% en 2015. Le Maroc a parallèlement enregistré une hausse de part de marché de 10,9% (2014) à 13,1% (2015) pour passer devant la Tunisie. La France reste le 1er fournisseur de pâtes alimentaires de la Côte d’Ivoire avec 22,8% du marché en 2015.
  • L’huile d’olive : l’importation d’huile d’olive en Côte d’Ivoire a augmenté de $8 Millions entre 2014 et 2015. Les exportations tunisiennes ont doublé durant la même période, mais sa part de marché est passé de %19,5 en 2014 à %4,9 en 2015. La Turquie a enregistré une performance remarquable en augmentant sa part de marché encore inférieure à 1% en 2014 à 8,7% en 2015 dépassant ainsi la Tunisie. L’Espagne domine le marché avec une part de marché doublée en 81% en 2015.

Potentialités du marché :

En 2016, moins de 1/3 du cacao exporté est transformé. L’objectif est d’arriver à un niveau de transformation de 50% à l’horizon 2023. La Côte d’Ivoire est encore majoritairement un exportateur de produits à l’état brut. Plus de 80% des produits agricoles ivoiriens ne subissent aucune transformation locale. La Côte d’Ivoire dispose de 24 Millions d’hectares de terres
arables dont seulement 40% sont exploités.
Il existe également un besoin en machines de transformation agricole pour mettre en œuvre la politique d’industrialisation visant la transformation des produits destinés à l’exportation et à la consommation locale.

Machines de transformation agro-alimentaire :

Les opportunités sont dans l’approvisionnement de machines de petite et moyenne capacité pour la transformation du cacao, de l’anacarde, de l’hévéa, du coton, et des fruits tropicaux comme la mangue et la banane. Les équipements pour l’aviculture sont également demandés (incubateur, machine de plumage, lampes, unité d’abattage industriel de la volaille aux normes internationales)

    1. Le secteur de de la santé

L'offre de soin est essentiellement portée par le public mais se revèle insuffisante. L’État consacre 4,7% de son budget à la santé, dont 40% sont dédiés au personnel et à la gestion administrative. La classe moyenne y consacre 6% de son budget, soit un total annuel de 443 à 708 Millions USD de frais de soins.

Les ménages contribuent à environ 50% aux dépenses de santé. Le gouvernement expérimente actuellement la Couverture Santé Universelle qui sera mise en place sur tout le territoire.

Médicaments génériques :

Le médicament est le premier produit de consommation importé par la Côte d’Ivoire et son importation (principalement le médicament générique en raison du pouvoir d’achat) a connu une croissance de 30% entre 2015 et 2016.
L’industrie pharmaceutique locale, dont cinq des huit laboratoires produisent des génériques sous licence, ne couvre que 6% de la demande.
En 2015, la Tunisie ne couvre que 1,4% du marché mais avec un volume croissant depuis 2012. La France (36,2%) et l’Inde (19,9%) se partagent plus de la moitié du marché
des importations de médicaments.

Le Maroc arrive à presque 5% du marché suivi par l’Allemagne à 3,7%.

Matériels de santé de base/Equipements médicaux :

La mise à niveau des infrastructures de santé (environ 50 structures /an) va générer l’acquisition de matériels et équipements de base.
Les principaux équipements sont les équipements de diagnostic comme les machines radiographiques et à ultrasons (avec un prix d’entrée à partir de 2.000,00), les équipements pour les patients stationnaires comme les lits à systèmes de levage, systèmes de signal de secours, et les matériels d’usage unique comme les seringues, les gants, les bandes non-tissés, les produits d’incontinence, etc.